Cette année, c’est décidé, nous suivrons le Tour Auto de bout en bout. Plus question de se contenter de voir les voitures au Grand Palais, de suivre la course sur internet ou sur les chaines de télévision. Et en anciennes évidemment, par politesse envers les spectateurs et les coureurs, pour ne pas entacher le paysage avec une voiture moderne. Dés le dimanche après-midi, nous voici à Paris aux abords du Pont Alexandre III pour regarder les voitures arriver. Vroum, vroum, les voitures entrent une à une, ça promet !
La journée du lundi est consacrée aux vérifications et contrôles techniques. L’occasion de voir pour la première et unique fois l’ensemble des voitures participantes. Les équipages se voient remettre différents documents, dont un road book en 2 volumes qui donne toutes les informations nécessaires : itinéraire sous forme de plus de 200 pages et 1000 schémas (bravo aux copilotes !), charte de bonne conduite, lexique, déroulement des fins d’étape, who’s who de l’organisation, organisation sportive (vérifications, départs, règles, pénalités, présentation du carnet de bord, assistance, déjeuners, plans d’arrivée sur les circuits et dans les villes étapes, garages partenaires, etc..). Les concurrents doivent en toutes circonstances et plus particulièrement sur routes ouvertes, non seulement respecter les règles du code de la route, mais de plus adopter un comportement exemplaire. Au départ de Paris, il est précisé « qu’en cas de difficulté de circulation, il est préférable d’avoir un retard excusable plutôt que de prendre des risques inutiles ».
Mardi, départ ! Nous comprenons vite qu’il ne nous sera pas possible de tout voir, départ, épreuves spéciales, châteaux où sont servis les déjeuners, circuit et parc fermé à l’arrivée. Car regarder passer l’ensemble des voitures à un endroit donné prend 2h30, dans le meilleur des cas, parfois bien plus quand la course est arrêtée par un incident. Nous filons donc directement nous installer sur la première spéciale pour suivre le passage des plateaux « compétition ». Ces épreuves spéciales en pleine campagne sont indiquées la veille par l’organisateur pour que les concurrents ne puissent les préparer. Nous voyons passer les favoris qui vont tous abandonner au cours de ce Tour, en particulier la Shelby Cobra « TF1 » de Caron-Gagick dont le moteur ne terminera pas cette première spéciale.
Photos de la 201 sur l’ES Les Gaillards prés de Sens
Nous repartons rapidement pour le château de Vaux et le circuit de Dijon, en nous arrêtant pour faire le plein. Les stations service ne sont pas si nombreuses sur le parcours, et c’est un spectacle de voir toutes ces voitures arrêtées pour prendre de l’essence. Ici point de spectateurs et les équipages en profitent pour se dégourdir les jambes.
Le soir à Dijon, en rentrant du parc fermé vers 22h, notre Mercedes tombe en panne d’essence. Poussée sur le trottoir, après 1 heure de mécanique, il s’avère que c’est la pompe à carburant qui est la fautive ; comble de malchance, nous sommes la veille du 1er mai où tous les magasins sont fermés. Nous parvenons à la remettre en marche, mais elle cale à nouveau et finissons en roue libre devant l’hôtel. Deux d’entre nous feront l’aller-retour Dijon-Paris pour démonter la pièce sur une autre voiture, répareront et nous rejoindront le soir de la 2ème étape à Lyon.
Le mercredi nous traversons le Morvan pour arriver à Magny-Cours. Sur les circuits, le spectacle est sur la piste, mais aussi dans les paddocks avant le départ pour les essais, et dans le parking réservé à l’assistance.
Jeudi, nous quittons Lyon dans les embouteillages pour rallier Vichy via l’Auvergne.
Une longue halte à Longes pour le départ de la spéciale. D’autant qu’un café-épicerie avec terrasse est à notre disposition. Lorsqu’il n’est pas prévu d’espace pour le public sur la route des épreuves spéciales, la zone de départ est le meilleur endroit pour voir les voitures et échanger avec les concurrents qui doivent attendre parfois longuement le moment de partir. L’un nous explique qu’il ne voit que quelques voitures, tout au long de ce Tour, et toujours les mêmes, celles qui sont devant et derrière lui. A croire qu’il envierait presque notre situation, nous qui sommes toujours libres de nos mouvements et avons le loisir d’admirer toutes les voitures du Tour.
Étapes incontournables du tour, le midi les concurrents s’arrêtent dans des châteaux ou édifices historiques, où un service de traiteurs leur propose un délicieux buffet. Tour à tour, nous verrons ainsi le château de Vaux à Fouchères dans l’Aube, le château des Martinanches à Saint-Dier-d’Auvergne et le château de Chazeron à Loubeyrat dans le Puy-de-Dôme, la Halle au blé à Alençon dans l’Orne. Pour nous, c’est pique-nique tous les jours.
Un autre incontournable du tour, ce sont les circuits : Dijon-Prenois, Magny-Cours, Charade, Le Mans, on imagine facilement le plaisir des pilotes à rouler sur ces circuits. L’accès est gratuit pour les spectateurs, qui sont nombreux, dans les tribunes ou au milieu des voitures en attente d’entrée sur la piste. Ambiance décontractée et organisation cool qui laisse les spectateurs aller et venir au milieu des voitures.
Les liaisons entre les épreuves chronométrées étant réalisées sur routes ouvertes, dans la France profonde, c’est un plaisir de tous les instants de circuler, les voitures des concurrents n’étant jamais loin, dans le rétroviseur, sur le bas-côté prés des véhicules d’assistance et parfois en ville pour une courte pause dans un bistrot. Le Tour passe en ville où les opticiens Optic 2000 organisent des animations autour des véhicules de passage.
Après une longue journée de route, voici l’arrivée en ville et la recherche d’une place de parking. Mais le jeu en vaut la chandelle. Toutes les voitures sont bien rangées dans le parc fermé, exposées pour les spectateurs. Pour les concurrents inscrits en compétition, l’équipe d’assistance est au travail.
Samedi, dernière journée. Nous partons du centre de Tours, arrêt sur le circuit du Mans, puis direction plein nord par les départementales, toujours des paysages magnifiques, déjeuner à Alençon, puis La Ferté-Macé, Pont-l’Évêque et enfin Deauville, sur l’emplacement qui se situe entre la plage et l’hôtel Royal. Pour les concurrents, cela représente au moins 2300 km au compteur depuis le début de la semaine. C’est la joie pour les équipages, famille et amis. Dîner au Centre International, à partir de 20h00 et jusqu’à 1h00 du matin pour les courageux, car les nuits ont été trop courtes tout au long du Tour. La fête se termine le dimanche midi au casino de Deauville, par un brunch et la remise des prix.
Quelle semaine !
Comentários